Qui suis-je? Où je vais?
9 jeunes de deux quartiers de Belleville ont été soutenus par les équipes éducatives de Belleville et de Pyrénées afin de réaliser un séjour Paris-Londres à vélo. Ce projet s’est construit dans un état d’esprit de co-construction totale avec le groupe de jeunes à travers une vingtaine de réunion collective et de discussions/réflexions individuelles. Réalisé sur 9 mois, il a entrecroisé 7 axes : la préparation physique (2 week-ends et 5 sorties à la journée), l’apprentissage mécanique (stage d’une semaine à la cyclofficine) ; les recherches de financements; l’accompagnement individuel des jeunes ; le travail avec les familles ; la prévention aux addictions et à la nutrition ; la sensibilisation à un « bon usage » des réseaux sociaux. Le projet a pu aboutir à 9 jours de séjours : 6 jours de vélo et 3 jours à Londres. Suite à ce projet, de nombreuses démarches, notamment en lien avec la scolarité et l’insertion professionnelle, ont été entamées avec les jeunes.
Projet en partenariat avec la Philharmonie de Paris et les enfants des Jacquets
Article paru en décembre 2019 dans le magazine parisien du 19ème arrondissement.
Il s’agit d’un projet en partenariat avec la Philharmonie de Paris auquel les enfants des Jacquets ont participé.
Journal réalisé par les enfants des Jacquets (octobre 2019)
Aujourd’hui, les enfants des Jacquets sont fiers de vous présenter leur numéro pour octobre 2019.
Découvrez le nouveau journal des petits journalistes des Jacquets.
octobre 2019 : Le journal des 3, Le plan de travail, Carnet de bord de la classe verte, Nos textes libres, Du côté des autres classes.
Les enfants des Jacquets sont très heureux de vous faire partager leur monde à l'imagination débordante.
Venez découvrir leur quotidien riche en découverte et partage.
Bonne lecture…
Article de presse du 3 juin 2010
ls tentent d'éviter aux jeunes de basculer.
Fred, au milieu, discute avec des jeunes de la rue des Fougères qu'il connaît bien. S. POUZET / 20 MINUTES
PREVENTION - Dans le quartier Fougères, les éducateurs de rue suivent plusieurs centaines d'habitants...
Ils squattent le porche d'un immeuble de la rue des Fougères (20e) qu'ils ont rebaptisé «la passerelle» ou «le QG». Quand le groupe d'ados ou jeunes majeurs aperçoivent Fred, l'un des éducateurs de rue du quartier, ils sourient, lui serrent la main avec respect.
Frédéric Mignot est le responsable d'une des équipes parisiennes de la fondation Jeunesse Feu Vert, la plus importante association de prévention spécialisée à Paris. Cette forme d'éducation sociale et éducative fait l'objet aujourd'hui et demain de journées nationales en Ile-de-France (lire encadré).
Aller au devant des jeunes
«Le but des éducateurs est d'aller dans la rue au devant des jeunes en danger de marginalisation, d'échec scolaire, d'inadaptation, explique Fred. Qu'il s'agisse de délinquants ou de jeunes en bordure de délinquance, nous avons un travail de passeurs : nous tentons de faire le lien avec les dispositifs de droit commun comme l'ANPE, l'école ou même les institutions judiciaires.».
D'où une position parfois délicate à gérer: «Nous devons dire les choses sans complaisance ni complicité. Mais nous ne devons pas devenir des cons d'adultes comme les autres.» Présent depuis huit ans dans le quartier – «un entre-deux entre Paris et la banlieue» – Fred connaît beaucoup de familles, ce qui lui donne une vrai légitimité. «Moi et les quatre autres éducateurs connaissons environ 400 jeunes, faisons des activités avec environ 200 et en suivons 50 au quotidien.»
«S'il était venu en disant "je suis le chef", on lui aurait cassé la gueule mais il s'est intégré», fait valoir Abdelkrim, 18 ans. Lui comme ses potes sollicitent les activités sportives que Feu Vert organise à la campagne. Mais pas sans contre-partie. Les stages de ski, de rafting ou encore la participation financière pour décrocher le permis de conduire sont accordés uniquement aux jeunes qui participent à des chantiers éducatifs comme couper du bois, repeindre une pièce ou débroussailler.
Omar, 16 ans, adore: «On a besoin d'eux pour quitter le quartier. Sans Feu Vert, on péterait un câble. Là, on apprend d'autres choses sur la France, on voit d'autres horizons». Fred, lui, met en garde: «L'opinion publique nous attend sur la prévention de la délinquance. Mais notre boulot, c'est le long terme. Nous ne sommes pas des pompiers sociaux.»
Alexandre Sulzer
Chiffres
Près de 60 salariés de Jeunesse Feu Vert interviennent à Paris auprès des jeunes de 12 à 21 ans dans les 11e, 14e, 19e et 20e arrondissements. Au total, dans la capitale, 300 éducateurs suivent 16 000 jeunes via 16 associations spécialisées.
Le Service Educatif - AEMO a déménagé
Depuis le 1er octobre 2010, le Service Educatif AEMO est situé :
CENTRE LES IRIS
85 ROUTE DE GRIGNY
91130 RIS-ORANGISLes coordonnées téléphoniques et le fax ne changent pas :
Tél : 01.69.45.91.40 - Fax : 01.69.45.91.41
Article de presse du 15 octobre 2010
A Paris, des éducateurs de rue au contact quotidien des jeunes des quartiers
Répandue dans les années 1980, la prévention spécialisée est redécouverte par les juges des enfants
Reportage
Le pas mesuré, l'oeil attentif, Asma, Fleur et Mélanie font leur " tour de rues " comme plusieurs fois par semaine du lundi au samedi, quels que soient le temps ou la saison. La prévention de proximité est leur quotidien. Agées de 22 à 29 ans, elles appartiennent à la quarantaine d'éducateurs de prévention spécialisée - ou éducateurs de rue - employés par la Fondation Jeunesse Feu Vert, créée en 1957 et largement présente à Paris et en Seine-Saint-Denis.
Leur terrain d'action est une langue de bitume de quelques hectomètres carrés de l'Est parisien, coincée entre un des boulevards des maréchaux et le périphérique, et plantée de logements sociaux. Leur mission ? L'accompagnement scolaire, l'occupation du temps libre et l'aide à l'insertion professionnelle pour les 12 à 21 ans du secteur. Bref, tout ce qui permet aux jeunes de ces quartiers populaires d'échapper au désoeuvrement et, parfois, aux tentations de la délinquance.
Très présent dans les années 1980, le travail des éducateurs de rue s'est progressivement réduit jusqu'aux années 2000, victime notamment des réductions de financement des associations. Le recentrage d'institution comme la Protection judiciaire de la jeunesse - les éducateurs d'Etat - sur des missions pénales au détriment de l'accompagnement social a conduit certains juges des enfants à redécouvrir l'apport de ces associations. " Comme les moyens se réduisent au niveau étatique, on fait appel aux éducateurs spécialisés, qui font un travail très intéressant et méconnu ", explique un magistrat.
Il faut voir l'accueil réservé à Asma, Fleur et Mélanie pour mesurer leur utilité auprès des jeunes de ce quartier, dont les fratries sont très larges : dès qu'ils les aperçoivent, les bouts de chou de 8 ans rappliquent. La poignée de main rituelle - dont les jeunes s'acquittent très spontanément - une fois échangée, on évoque la rentrée des classes.
« Libre consentement »Les gamins ont surtout des projets extrascolaires. " La patinoire ! ", réclame une petite de 9 ans, son trousseau de clef et la carte de fidélité d'une épicerie discount autour du cou. Rendez-vous est pris la semaine suivante à 13 heures, " au banc " proche du collège de secteur : un des lieux de ralliement des jeunes du quartier, déserté en ce mercredi après-midi. Pour les ados, une sortie au Futuroscope dans le Poitou se profile pour les vacances de la Toussaint.
Les groupes se composent par affinité. " Feu Vert fonctionne sur le principe du libre consentement et de l'adhésion spontanée ", explique Annie Léculée, 62 ans, sa directrice depuis 1998. Pas question pour autant de laisser les jeunes s'installer dans un système de consommation des loisirs. Ils participent toujours symboliquement. Pour les sorties les plus onéreuses ou les séjours de vacances, ils recueillent des fonds en préparant des repas dans un restaurant associatif. " Ça ne finance évidemment pas la totalité du séjour, explique Mélanie, mais c'est une occasion informelle de travailler sur l'hygiène, la présentation, l'amabilité, le respect d'horaires de travail et la mixité garçon-fille. "
Frédéric, 42 ans, responsable de l'équipe de six éducateurs du secteur, a apprivoisé il y a huit ans ce quartier assoupi où ne subsistent que deux épiceries, une boulangerie, un tabac-presse et un salon de coiffure. Une zone d'activité concertée (ZAC) qui sort de terre juste à côté pourrait donner un nouvel élan au quartier.
L'avènement du téléphone portable a contribué à resserrer les liens des éducateurs avec les parents de ses jeunes. " Ils ont nos numéros, explique Asma, et on les appelle pour donner les horaires des sorties. Ça évite que les jeunes traînent et rentrent tard sous un faux prétexte. "
Le travail avec les familles et le soutien parental sont des axes forts de leur travail. " Nous sommes accueillis à bras ouverts dans les appartements des familles, dit Mélanie. Peu de mamans travaillent, mais elles ne sortent guère non plus, du coup, elles sont très en demande de relations avec nous. Elles savent qu'on ne prend pas leur place et qu'on contribue plutôt à la leur redonner en les épaulant. "
L'éducateur est une figure d'autorité appréciée des familles. " Il m'est arrivé d'aller chercher un jeune au commissariat à la demande de ses parents parce qu'ils travaillaient ou qu'ils ne maîtrisent pas suffisamment bien la langue ", explique Frédéric. D'autant que ce travail est effectué sur la durée.
Les éducatrices insistent sur l'importance de ce travail sur la durée. " Comme on a vu naître certains des enfants, on les accompagne mieux en cernant leurs besoins et le fonctionnement des familles ", disent-elles.
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Des assises pour prévenir la délinquance juvénile
Jean-Marie Bockel, le secrétaire d'Etat à la justice, a organisé, jeudi 14 octobre, à Paris, des Assises de la prévention de la délinquance juvénile, pour " mieux agir ensemble ", avant la remise de son rapport au président de la République, et à la veille d'un remaniement ministériel.
" L'augmentation de la délinquance des jeunes n'est pas une fatalité ", a indiqué M. Bockel, qui prône une approche globale du problème. Il ne s'agit que d'une " opération de communication ", assurent cinq organisations syndicales du monde judiciaire, alors que la majorité " a progressivement démantelé " depuis des années le mode de prise en charge des mineurs.
Patricia Jolly
© Le Monde