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13 octobre 2014

Hommage à Patrick TORREGROSSA

C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Patrick TORREGROSSA survenu le 2 octobre, à 70 ans, au terme d'une longue maladie qu'il a affronté avec un courage et une lucidité exceptionnels.

Salarié de la Fondation pendant 25 ans, Patrick a été successivement éducateur à Coquerive, chef de service de la semi-autonomie à la Maison de la Juine, puis directeur du Service Éducatif  91 lors de sa création en 1991 jusqu'en 2005.
Jean-Marc Steindecker, Claudine Guthmann, Pierre Ducroq, administrateurs, Nicole Gloaguen, Directrice générale et le personnel de la Fondation, anciens comme Marcel Cado, ont participé à la cérémonie à l'église d'Estouy, le village où il habitait  dans le Loiret depuis son départ à la retraite.
Jean-Marc Steindecker et Pierre Ducroq ont témoigné de son engagement à la Fondation, toujours au service des jeunes les plus fragiles.
Nous présentons à sa famille toutes condoléances.
Nous avons une pensée particulière pour Bernadette et ses enfants, ainsi que pour ses collègues et amis de l'Essonne.

Hommage à Patrick TORREGROSSA
11 octobre 2014

Jean-Marc Steindecker
Mesdames, Messieurs,
Nous appréciions  tous beaucoup Patrick.
Je l’ai connu à la Fondation où il est resté longtemps comme éducateur, puis directeur.
Il avait un charisme absolument extraordinaire. Ils nous auraient emmenés au bout du monde.
Son monde, c’était l’éducation, l’éducatif.
Il ne supportait pas de voir la souffrance des jeunes.  Et son charisme, sa compassion lui permettait d’amener ses jeunes vers un chemin ouvert avec un avenir. Et ça c’était  Patrick !
Il était éducateur, il est encore éducateur tant il aimait ce métier. Mais était-ce seulement un métier pour lui ? Non, c’était avant tout une vocation !  
Il préférait nettement s’occuper du pédagogique et ne tenait pas particulièrement l’administratif comme tâche prépondérante.
Je veux vous dire ici que Patrick et Robert Steindecker s’entendaient très bien car leurs engagements et leurs convictions étaient les mêmes, leurs caractères étaient aussi entiers.
Ce sont ces hommes qui ont fait Feu Vert, ce sont ces mêmes hommes qui doivent nous guider dans la Fondation.

Pierre Ducroq
La disparition de Patrick nous plonge dans une très grande tristesse, de celle que l’on ressent face à la perte d’un collègue et ami avec lequel beaucoup de ceux qui sont ici et bien d’autres ont partagé des moments riches et intenses.
Bien sûr nous savions qu’il luttait depuis plusieurs mois contre la maladie, mais connaissant sa force et sa volonté légendaires, nous espérions malgré tout qu’il surmonterait  cette épreuve.
Je voudrais ici, devant vous,  exprimer en quelques mots, le plus simplement possible - car il n’aurait pas aimé qu’il en soit autrement - la reconnaissance et l’émotion de la Fondation Jeunesse Feu Vert envers Patrick, pour les 25 années de sa vie qu’il aura consacré aux jeunes au sein de notre Fondation.
Permettez-moi tout d’abord de rappeler en quelques mots son cheminement professionnel.
Dès l’âge de 18 ans il est Instituteur auxiliaire en Algérie durant 4 années.

Dans un Pays qui venait d’accéder à son indépendance dans les conditions que l’on connait, et qui vivait alors une période encore très troublée, on peut dire que ce ne fut pas tous les jours une partie de plaisir.
C’est sans doute de cette période que lui sont restés cet accent, cette gouaille et ce franc-parler qui faisaient tout son charme.

A 22 ans il rentre en France et il va vivre de petits boulots dans la Région de Bordeaux.
En 1967, il va suivre son père qui est détaché de l’Éducation Nationale à l’IMP de Ver sur Essonne.
C’est véritablement le début de sa carrière d’éducateur, et un tournant dans son existence.
De 1968 à 1971 il va suivre la Formation d’Éducateur Spécialisé à l’école de la Rue de Rome transférée ensuite rue Parmentier à Paris.

À la sortie de l’école au lieu de t’installer dans un Établissement, tu vas effectuer un véritable Tour de France de l’Inadaptation.
En Bretagne, dans les Pyrénées, dans la Région de Toulouse, tu vas ainsi connaître de 1973 à 1980, différents types d’Établissements et de handicaps.

Et puis en 1980, Patrick va rencontrer Marcel Cado et la Maison Coquerive d’Étampes.
Débute alors une belle aventure qui va durer 25 ans !
Bientôt, il sera responsable du Service de Suite de la Maison de la Juine, puis lorsque celui-ci prend son autonomie il en devient tout naturellement le Directeur en 1991.
En 1995, il est le principal artisan de l’extension du Service, et de l’ouverture d’une antenne d’AEMO.
C’est alors que le Service Éducatif 91 va s’installer à Brétigny.

Le service d’AEMO, prenant de l’extension, notamment après l’arrivée de Bernadette, il est transféré à Juvisy en 1998.
Cela, c’est pour le coté officiel de la carrière de Patrick, et j’ai bien conscience que ce n’est pas le plus important, car au-delà de la carrière, il y a le Personnage, avec un grand P.
Énumérer plusieurs années après, les différentes étapes de l’évolution du Service, cela paraît simple, mais c’est sans compter sans les multiples démarches, dossiers et discussions qu’il a fallu mener pour en arriver là.

Et j’ai personnellement le souvenir de quelques séances épiques de réunions avec les autorités de tutelle où il lui arrivait parfois de ne pas trop s’embarrasser des impératifs financiers et administratifs, et où il ne comprenait pas que les choses n’aillent pas plus vite au regard de la passion, de l’enthousiasme et de l’acharnement qu’il mettait à défendre ses projets .

Car Patrick c’était avant tout, un Éducateur au sens vrai et noble du terme, proche des jeunes les plus en difficulté, qui savait écouter, conseiller, agir avec les jeunes et pour les jeunes.

Un Éducateur, qui marchait à l’affectif comme on dit, parfois imprévisible, mais pour qui l’intérêt des jeunes qui lui étaient confiés passait avant tout, et qui cherchait par tous les moyens à les sortir de la galère.
Toujours du côté des plus faibles, Patrick luttait au quotidien contre l’injustice sociale.
Ses coups de gueules étaient légendaires contre un système qui détruit les jeunes et les familles les plus fragiles.
Patrick, c’était un homme chaleureux, généreux et sincère,
Un homme qui aimait la vie, qui aimait la fête,
Un homme fidèle en amitié, et qui ne faisait jamais les choses à moitié ! Qui n’était jamais dans la demi-mesure !
Un homme, haut en couleur, dont les qualités humaines attiraient spontanément la sympathie de tous ses collègues et partenaires.
On peut dire qu’il aura marqué par sa personnalité, ses idées et son action, la vie et l’histoire de notre Fondation.
En ces heures de tristesse, nous mesurons la perte que représente la disparition de Patrick pour sa famille tout d’abord et pour ses nombreux amis mais aussi pour la Fondation à laquelle il était si attaché,
Aujourd’hui, la Fondation Jeunesse Feu Vert toute entière est en deuil,
Et, au nom de Jean-Marc Steindecker, son président, du Conseil d’Administration, de la Direction et de tout le personnel, je veux dire à sa famille et à ses proches que nous sommes à vos côtés dans cette épreuve et que nous partageons votre peine.
Et aujourd’hui je voudrais également avoir une pensée émue pour Lucien, le père de Patrick, qui nous a quittés il y a quelques années, et qui intervenait auprès des jeunes de la Maison de la Juine.
Je sais qu’il a tenu une grande place dans sa vie personnelle et professionnelle, et qu’il était très fier de lui.
Chère Bernadette, chers Thierry, Serge, Youhène, Anais et Maud, je sais qu’en ces circonstances, aucun mot, aucun geste ne peut effacer la douleur que vous ressentez, je souhaite seulement que la présence chaleureuse de tous les amis de Patrick réunis aujourd’hui pour lui rendre hommage et tous ceux qui n’ont pu se joindre à nous, vous aidera à surmonter ces moments douloureux.
Mon cher Patrick, au moment de te dire Adieu, je veux te dire que tu vas nous manquer, car nous avons besoin d’hommes de convictions comme toi
Nous ne t’oublierons pas

 

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